48. La pelle, la pioche… et l’utopie

Découvrez la nouvelle histoire vécue de la série « 50 visions de prévention » (en savoir plus sur mon défi)

Je suis « comme un con » avec ma caméra devant 2 ouvriers en train de creuser une tranchée. Ils se démènent et suent à grosse goutte. Cela dure presqu’une heure… Je prépare un film sur les pratiques adaptées en gestes et postures. J’ai beau savoir que ce que je fais est important. Nous sommes 3 hommes dans un petit village et 2 sont en train de creuser tandis que le troisième les filme sans les aider.  Je prends conscience de l’incongruité de cette situation quasi ubuesque.

Certes, c’est mon travail et le leur c’est de creuser pour changer un élément de la canalisation, mais je me trouve presque indécent de les filmer en plein labeur, alors d’ailleurs que ce même travail pourrait être réalisé avec une mini pelle !

Tout est question de point de vue quand on filme, et bien dans la vie c’est exactement la même chose. Selon les pensées qui vous animent et vous traversent l’esprit, vous ne voyez plus les choses de la même façon. C’est d’ailleurs ce qui créé autant d’incompréhension voire de conflits parfois.

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Peut-être qu’il vous est déjà arrivé de prendre quelqu’un en pitié ou au contraire d’envier une personne, sa situation… La plupart du temps, ce ne sont que nos projections !

En réalité qui sait ce que vit vraiment la personne en face de nous, comment elle vit son travail, quels sont ses sources de bonheur ou ce qu’elle déteste. Quel est notre perception du risque, de la pénibilité, des conditions de travail ? Tout cela est tellement subjectif…

Bien sur il existe des facteurs de pénibilité, mais nous sommes tous différents, et certaines tâches qui sont fatigantes ou peuvent sembler dévalorisantes peuvent être vécues différemment selon notre état d’esprit.

Récemment, un homme m’avouait que lorsqu’il balaye, il réfléchit à un projet sur lequel il travaille et qui lui tient à cœur, ainsi le fait de balayer n’est que la partie visible pour quelqu’un d’extérieur. En réalité, ce qu’il est en train de vivre « à l’intérieur » est bien plus important pour lui à ce moment-là.

Certaines personnes vous diront que les hommes, contrairement aux femmes, ne savent pas faire plusieurs choses en même temps. Je n’ouvrirais pas le débat ici 😉

Tout cela pour vous dire que ce qui compte ce n’est pas tant ce qu’on fait, mais comment on le fait, ou plutôt comment on le vit. Quel sens donne-t-on à son travail ? Est-ce que l’entreprise valorise le travail de chacun ? Combien de personnes à ce jour vont travailler avec envie ?

Ces questions peuvent sembler décalées par rapport à la notion de prévention, et pourtant… quelle meilleur prévention qu’une activité pratiquée en pleine conscience dans une organisation où chacun trouve sa juste place, dans un environnement propice au bien-être…  Pour fêter les 500 ans de l’utopie de Thomas More, si on s’autorisait à rêver d’une société idéale ?

 


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PROCHAINE HISTOIRE:  « Merci et pardon ! »

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