36. Une conférence décalée

Nous sommes environ 40 personnes assises sagement dans l’attente d’apprendre en quoi l’évaluation des risques  (document unique) est utile pour les entreprises artisanales. Je suis donc entouré d’artisans venu chercher des réponses, mais surtout comprendre pourquoi et comment faire ce fameux document.

Sans juger qui que ce soit, je peux vous assurer que j’ai pris une belle leçon de communication ce jour-là.

En clair, les 3 intervenants successifs représentant chacun leur organisme ont expliqué avec un vocabulaire inadapté par exemple : « L’indice de criticité est le résultat de la gravité et de l’exposition à ce danger, mais aussi les conditions d’exposition et la prévention mise en œuvre collectivement ou individuellement de façon pro-active. C’est clair ?»

Pas pour tout le monde à la vue des artisans autour de moi… Plus on avance et plus ils se demandent pourquoi ils sont là, alors qu’ils ont du travail. Ils ne comprennent ni l’intérêt, ni la méthode !

rienJ’assiste à une scène surréaliste, l’enchainement des 3 présentations ne fait que renforcer ce que je connais des pièges de la communication. Un des points clés pour être compris est d’adapter le message à son interlocuteur dans la mesure du possible.

Tout à coup, un artisan intervient «Les autres, je ne sais pas, mais moi, je ne comprends rien à ce que vous dites. Vous ne pouvez pas parler normalement ? »

Un pavé est jeté dans la mare ! Le bruit qui parcourt l’assemblée est sans appel. Tout le monde est d’accord avec lui.

L’intervenant essaye de rattraper le tir, en vain. Seul un témoin censé promouvoir la démarche réussi à rendre la démarche concrète en expliquant ce que cela a changé dans son entreprise. Pour les autres intervenants, c’est une remise en question qui s’impose. Le savoir-faire et le faire-savoir ne font pas appel aux mêmes compétences.

Je suis certain que vous avez certainement vécu une situation similaire, où la terminologie et les « codes » ne vous étaient pas familiers…

Le conseil du préventeur

Il m’est arrivé de tomber dans ce même piège, notamment en utilisant des supports « standard », c’est-à-dire de les utiliser avec des responsables qse comme avec des ouvriers. J’adaptais mon discours, mais certaines diapos n’étaient pas adaptées au public. Il est essentiel de savoir quels messages on veut vraiment passer pour développer telles connaissances ou telles compétences et d’adapter sa forme.


 

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