2. Un drôle d’outil

canapeDécouvrez la deuxième histoire vécue de la série « 50 visions de prévention » (en savoir plus sur mon défi)

Le contexte de cette formation de membres d’un nouveau CHSCT est particulier, et m’a réservé encore plus de surprises que ce que je ne pouvais l’imaginer.

Cette manufacture de canapés (fermée à ce jour) est surprenante, dans l’atelier principal, les salariés travaillent sous de grandes bâches qui retiennent de grandes quantités d’eau liées aux fuites de toiture. La situation économique n’est pas au beau fixe, les perspectives d’avenir compromises, cela se ressent sur l’ambiance générale et ce manque de sérénité est propice à la survenu d’un accident. Passons…

« Quel poste pourrions-nous étudier ? » Le groupe se concerte et ils m’emmènent voir une opératrice qui met les mousses dans les housses de canapé puis les referment. Je constate qu’elle a des pansements à la main gauche, sur son pouce et son index. Elle explique que c’est à cause des fermetures. En effet, j’ai essayé de tirer la fermeture éclair, et je comprends tout de suite la cause de ses lésions. Tenir cette petite fermeture du bout des doigts et la refermer en maintenant une pression est relativement difficile, notamment avec la mousse la plus compacte (ils en utilisent 3 sortes plus ou moins fermes).

Elle me montre alors un outil que lui a fabriqué son mari ; une sorte de crayon mais ou la mine serait remplacée par un crochet. Un outil ergonomique « maison ».

  • Je n’ai pas le droit de l’utiliser.
  • Pourquoi ?
  • Par ce que les nouvelles fermetures coutent moins chères mais sont fragiles et je les casse si je le fait avec le crochet.

L’entreprise « tire les prix » au maximum, elle a changé de fournisseurs, y compris pour ses tissus négociés en Roumanie. Le coût de transport des canapés Chinois reste important et ce qui permet à l’entreprise de survivre face à la concurrence mondiale, mais la rentabilité n’est pas au rendez-vous.

Je fais le point avec le CHSCT sur cette étude de poste, et nous convenons qu’une des solutions envisageable serait de remplacer les fermetures pour des plus solides. Bien sur d’autres possibilités sont envisagées, comme la polyvalence, l’amélioration de l’outil ou encore l’utilisation de gants adaptés.

Le lendemain, lors d’une discussion informelle autour d’un café, une personne du groupe me glisse dans l’oreille que l’opératrice que nous avons rencontrée, est mariée avec le secrétaire du Comité qui voulait que nous étudions ce poste pendant la formation. C’était donc lui le créateur du crochet !


Le conseil du préventeur.

Cette expérience m’a permis d’expliquer aux membres du Comité quelle était vraiment leur mission : Contribuer à la prévention des risques, et dépenser de l’énergie uniquement pour des choses qui en valent la peine, en l’occurrence la préservation de l’intégrité des salariés. 

Travailler avec le CHSCT, c’est fédérer autour d’une démarche de prévention, plutôt que de rentrer dans des polémiques stériles et des débats déplacés. Regardons ensemble, le plus objectivement possible, quels sont les risques pouvant être maîtrisés et soyons volontaires et créatifs pour améliorer les conditions de travail de salariés. 


Pour suivre la série « 50 visions de prévention » et être informé par mail de chaque nouvelle histoire.

PROCHAINE HISTOIRE: « La cohérence dans l’engagement ! »

 

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