5. La surprise du chef

Découvrez la nouvelle histoire vécue de la série « 50 visions de prévention » (en savoir plus sur mon défi)

La réponse lors du tour de table est la même pour tous les artisans présents ou leur conjointe : Ce qui les a poussé à s’inscrire à cette formation-action « document unique » c’est la crainte de recevoir une amende !

Mon rôle va être de transformer, avec eux et pour leurs entreprises, cette obligation réglementaire en opportunité de progrès.

Le groupe est constitué de plusieurs corps de métiers : garagiste, boucher-traiteur, coiffeuse, entreprise générale du bâtiment, boulanger…

En clair, j’ai devant moi, des personnes souvent passionnées par leur métier, mais qui d’une part n’ont pas de temps à perdre et d’autre part en ont « ras le bol » de l’administratif et de la réglementation. Fort de ce constat, je commence à expliquer les enjeux d’une telle démarche, le sens de l’évaluation des risques…

– C’est des conneries tout ça. On sait ce qu’on doit faire et on aimerait bien faire notre métier tranquillement sans perdre de temps avec tout ça.

Le ton est donné ! Il est fréquent qu’en début formation certaines personnes « se lachent », et expriment un ras le bol général et en profitent pour écorner les bureaucrates, le Président de la République, l’Europe…

Dans ce cas de figure, il y a plusieurs attitudes possibles. Je décide de lui demander d’être plus précis. Il me parle des normes d’hygiène qui sont contraignantes, qu’il ne peut plus travailler à l’ancienne.

Dès lors, je me fais une idée de ses locaux, son fournil, ses machines sans sécurité… Pour avoir accompagné de nombreux boulangers, j’ai constaté qu’il y a tout type de boulangerie, et surtout que la boutique ne correspond pas toujours à ce qu’on peut observer derrière.

– Je suis boulanger pâtissier et on m’incite à utiliser des œufs en poudre, j’ai ma boite de blanc, ma boite de jaune. Ce n’est qu’un exemple, mais on n’a plus le droit de rien de toute façon.

Quelques jours après la formation collective, c’est l’heure du suivi individuel, et de la visite de sa boulangerie pâtisserie. Quelle ne fut pas ma surprise de constater des locaux, des machines, un rangement, proches de la perfection. C’est juste l’opposé de ce que je m’étais imaginé.

J’ai cependant vu quelques points perfectibles. Il a effectué les modifications nécessaires et lors du bilan de formation, il a expliqué à tout le monde que c’était important d’avoir un document unique, mais plus encore que ce qui comptait, c’était d’être vigilant au bien-être de ses salariés et apprentis.

Au final, nous avons tous les 2 changé d’avis. Nous avions tout faux, simplement parce que nous nous somme appuyé sur des croyances, des inférences, des préjugés en aucun cas sur des éléments factuels.

Souvenez-vous de l’accord toltèque : Ne faites aucune supposition.


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PROCHAINE HISTOIRE: « Une minute ! »

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